Description
En 1971, Linda Nochlin (1931-2017), historienne de l’art américaine, s’interrogeait sur la visibilité des femmes dans le monde de l’art. Il serait question dans ce cours de reprendre ce questionnement fondateur afin d’analyser les diverses étapes que la femme dut traverser du XIXe siècle jusqu’à nos jours. De par un discours centré essentiellement sur Camille Claudel (1864-1943) et Louise Bourgeois (1911-2010), d’autres artistes femmes sont sollicitées afin de comparer leurs parcours. Ceci pour comprendre la démarche artistique de ces femmes dont la reconnaissance tarde à se mettre en place. A cela, vient s’ajouter l’éventuelle interrogation sur l’existence d’un « art féminin » ou d’un art des femmes dont le noyau central serait l’éclosion d’un intime qu’elles font partager au public. L’analyse des œuvres et leur réception par le public font parties des points importants de cette communication. La redécouverte et la reconnaissance dite tardive de Camille Claudel et Louise Bourgeois dans les années 1980 font parties des éléments importants qui sont mis en lumière. Ces deux artistes, sculptrices, sont liées par le temps – 1982 – et par la vie dont le passé est la source majeure de leurs œuvres.
Il serait donc question de mettre en lumière le parcours artistique de Louise Bourgeois mais aussi de Camille Claudel dans le monde de l’art afin de montrer comme il a été difficile pour elles de s’y intégrer. Deux autres artistes viendront étoffer le discours. Les recherches effectuées sur les deux artistes ont mené à une date-clé: 1982. 1982, période ultra- contemporaine de l’art, marque un tournant décisif dans la carrière de Louise Bourgeois et la reconnaissance du « génie » artistique – autrefois attribué qu’aux hommes – de Camille Claudel et de sa sculpture. En effet, Louise Bourgeois obtient pour la première fois, cette année-là, une rétrospective de son œuvre au Museum of Modern Art de New York organisée par la curatrice Deborah Wye, tandis qu’Anne Delbée (1946), écrivaine, consacre à Camille Claudel sa première biographie romancée complète. Toutes deux sortant de l’ombre grâce à deux femmes, à croire que les femmes ont contribué à la visibilité des artistes femmes dans le monde de l’art.
Orateurs
Marie Bagi
Docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie, Marie Bagi est passionnée d’art depuis son enfance. Depuis son Master, elle consacre ses recherches aux artistes femmes et à leur travail – surtout Camille Claudel et Louise Bourgeois. En constatant l’invisibilité des femmes dans le monde de l’art, elle souhaite contribuer de manière active à leur reconnaissance artistique pour qu’un jour elles puissent avoir leur place si méritée. Elle écrit son projet en 2018, concept novateur, et le concrétise en 2020 avec la création de son association « Espace Artistes Femmes: Rose-Marie Berger ».
La notion de l’intime, lien entre la vie et l’oeuvre de l’artiste, a été centrale dans ses recherches doctorales qui ont duré trois ans. Cette notion d’intime est fondamentale dans le processus de l’artiste afin d’en connaître le résultat: l’une des bases fondamentales de l’art contemporain à partir des années 60.
Infos
Lieu : Maison de la Femme – Avenue Églantine 6, 1006 Lausanne
Horaire : 18h00 – 19h30
Entrée : 20.- (normal) / 15.- (réduit)
Audience : Tout public
Contact : marie.elisabeth.bagi@gmail.com